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Un petit groupe d'expatriés français à Londres qui discutent, échangent, débatent une fois par mois sur des sujets socio-econonomico-culturo-politico-intellectuels. Les débats du club COGITO se veulent ouverts, amicaux, sincères, et animés.

mardi 6 septembre 2011

Debat de rentree - la France, etat des lieux et reformes

-148.8 milliards d'euros: c'est le deficit budgetaire (historique) de la France en 2010 (superieur de pres de 32 milliards a ce qui etait initialement prevu).
Cela represente 5.8% du PIB, ce qui nous place parmi les mauvais eleves en Europe en matiere de discipline budgetaire. Notre dette publique s'eleve a pres de 85% du PIB. Comment en est-on arrives la? 
Certes nous subissons encore les effets de la crise, entre plans de soutien et de relance de l'economie d'un cote, et rentrees fiscales plus faibles de l'autre. Mais une simple analyse des chiffres nous montre que ces facteurs conjoncturels ne font en fait qu'amplifier un profond desequilibre structurel: la France par exemple n'a pas produit un budget a l'equilibre depuis 30 ans, gouvernements de droite et gauche confondus. Tout le monde s'accorde a dire que la France a besoin de reformes, a commencer par les differents candidats a l'election presidentielle, comme c'est le cas depuis le debut des annees 80.
Or nous n'y arrivons pas, notre pays semble fige dans des debats sans fin alors que le monde autour de nous change a une vitesse effrayante, alors que certains de nos voisins arrivent a faire evoluer leur institutions et leur societe. Alors, pourquoi n'y arrive t'on pas? La France est-elle in-reformable?

Qu'en pensez-vous?

1 commentaire:

  1. La carte postale est un peu noire, même si la question de la capacité de la France à se réformer reste d’actualité. La France est aussi le bon élève de l’Europe en termes d’impact de la crise mondiale sur l’économie nationale: moindre récession et consommation soutenue. Une récession limitée probablement due à la lourdeur et l’inertie de notre système qui garantie dans la durée le pouvoir d’achat des ménages (pour le meilleur ou pour le pire) et un système bancaire assez sain. Peut-être peut-on aussi accorder un peu de crédit aux mesures de relances engagées par le gouvernement, même si elles ont creusées le déficit budgétaire à des niveaux record.

    Pour mémoire, avant que la crise ne frappe, le gouvernement avait comme objectif affichée un budget à l’équilibre en 2012. Le déficit du budget 2008 proposé par Fillion était de 2.7%. Sarkozy est le premier à avoir inscrit la discipline budgétaire à son programme avec des mesures concrètes de réductions des couts pour s’y attaquer : règle de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, fusion ANPE/Assedic, lancement d’une réforme de l’Etat sans précédent, souvent décrite comme politiquement impossible, avec la RGPP (Révision Générale des Politique Publiques), fusion des services d’impôts et de comptabilité, etc. On peut aussi mentionner l’allongement de l’âge de la retraite, encore une fois jugé indispensable mais infaisable par ses prédécesseurs à la tète de l’exécutif. Loin d’avoir été suffisantes face à l’ampleur de la crise, on peut reconnaitre que ces mesures vont dans le bon sens, pour la première fois depuis bien longtemps.

    Néanmoins, force est de constater que le cœur du problème en France, la réduction des dépenses publique est à la traine, que les déficits augmentent, et que le grand emprunt a augmenté un peu plus une dette publique déjà monstrueuse. Les conséquences de la crise la plus grave depuis un siècle sont des indicateurs économiques dans le rouge à tous les niveaux.

    Selon moi, le problème vient surtout d’un manque d’honnêteté intellectuel, ou de compréhension, des politiques en France quant aux raisons et responsabilités de la crise. A force de chercher des coupables chez les traders et les patrons du CAC 40, les Français oublient que le coupable principale est ce capitalisme libéré aux effet de levier pervers auquel nous avons TOUS participé depuis trente ans, consciemment ou inconsciemment, en sombrant dans une société de consommation dont les seuls critères sont l’individualisme et ce fameux ‘pouvoir d’achat’, en occultant complètement les impacts d’une économie mondialisée sur notre compétitivité et donc sur nos emplois. Peut-être aurions nous du réfléchir à deux fois avant d’acheter sans compter cet électronique, ces habits, et ces jouets bon marché fabriqués en Asie.

    Tristan

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