Qui êtes-vous ?

Un petit groupe d'expatriés français à Londres qui discutent, échangent, débatent une fois par mois sur des sujets socio-econonomico-culturo-politico-intellectuels. Les débats du club COGITO se veulent ouverts, amicaux, sincères, et animés.

jeudi 17 mai 2012

Soiree du 22 mai

Chers amis,

Pour pousuivre notre serie de rencontres avec les candidats a la representation des Francais de l'Etranger a l'Assemblee Nationale, Olivier Cadic sera l'invité du club Cogito le Mardi 22 Mai. Olivier est conseiller élu à l’AFE, Assemblée des Français de l’étranger, pour le Royaume Uni, et candidat à l’élection législative 2012 pour l’Europe du Nord. Je vous laisse découvrir son parcours sur son site internet: http://www.oliviercadic.com/parcours/.

Nous débattrons ensemble d'éducation puisque Olivier a largement contribué au plan Ecole de Londres qui a mené a l'ouverture du deuxième collège français de Kentish Town, des changements a venir concernant la fiscalité des expatriés français, mais aussi d’élections et de sa vision politique de manière générale.

RDV donc a 19h30 au Flat 1, 67 Courtfield Gardens, SW5 NJ, pour partager un buffet dinatoire avant de commencer le débat a 20h précise. PAF : 10£.

lundi 16 avril 2012

Le fichier des « honnêtes gens » est-il le petit frère de Big Brother ?


La société sous surveillance est, depuis le roman d’Orwell "1984",  au cœur des questionnements sur le rapport entre technologie et liberté, et une source inépuisable de  fantasmes liberticides.

Dans un sens, l'installation de caméras, la reconnaissance faciale des émotions, le body tracking, la biométrie sous toutes ses formes ou encore les réseaux sociaux posent d'importantes questions quant à l’autonomie des individus et au respect de leurs libertés fondamentales.

D’un autre coté, l’utilisation des ces technologies nouvelles dans la protection des personnes et des biens contre le terrorisme, le banditisme et la délinquance se justifie pleinement  pour les tenants de la sécurité a tout prix.

En France, l'Assemblée nationale et le Senat viennent d’adopter une proposition de loi "relative à la protection de l'identité" qui vise à moderniser la carte nationale d'identité et créer un fichier  regroupant les identités et données biométrique de l’ensemble des Français. Ce texte de loi prévoit de créer une nouvelle carte d'identité contenant noms, prénoms, sexe, date et lieu de naissance, adresse, taille, couleur des yeux, empreintes digitales et photographie.

Ces données seront également centralisées, avec les données biométriques des passeports, dans "un fichier central biométrique" qui à terme pourrait concerner quelques 60 millions de “gens honnêtes”, pour reprendre le terme utilisé par un sénateur pour qualifier ce fichier censé lutter contre l’usurpation d’identité.

Si la constitution de ce fichier semble faire l’unanimité entre députés et sénateurs, son utilisation pose débat car certains  veulent le détourner de sa finalité administrative première et en autoriser une exploitation policière et judiciaire.

Alors que plusieurs voix de la société civile et de la sphère politique s’élèvent contre la création et l’utilisation de ce fichier au motif qu’il constitue une " bombe à retardement pour les libertés publiques" expliquant que "dans l’avenir, d’autres pourront transformer ce fichier en outil dangereux et liberticide", le Conseil constitutionnel a censuré en mars dernier la création de ce mégafichier invoquant une atteinte au respect de la vie privée.

Le CC pointe en particulier la nature des données, l'ampleur du fichier (la quasi-totalité de la population française) et "les caractéristiques techniques" qui permettent son interrogation à d'autres fins que la vérification d'identité d'une personne, censurant au passage la disposition qui visait à donner accès au fichier à la police et à la gendarmerie au motif qu’il était impossible d’offrir "les garanties légales contre le risque d'arbitraire".

En Europe aussi, la question est d’actualité. L’Allemagne se refuse a constituer un tel fichier, invoquant explicitement son passé. C’est le cas également pour  le Royaume-Uni et la Belgique, pourtant très avancée dans la mise en place de cartes d’identité électroniques. Le ministre de l’intérieur des Pays-Bas a annoncé en avril que les 6 millions d’empreintes digitales recueillies pour l’établissement de passeports biométriques seraient effacées.

Doit-on avoir peur de ce fichier ?
Ce projet est-il la version moderne d’un panoptique géant a ciel ouvert ?
Comment vivra-t-on dans une société où tout le monde est observé?
L'anonymat finira-t-il par disparaître totalement?
Quels risques une telle évolution de la société fait-elle courir à la démocratie?

L'évolution actuelle des systèmes de surveillance, dans un contexte de recherche croissante de sécurité, risque d’engendrer une société dans laquelle la notion de liberté individuelle s'efface progressivement. Interroger ces technologies, comprendre les valeurs qu’elles véhiculent et les impacts qu’elles peuvent avoir sur nos collectivités, se révèle plus important et plus urgent que jamais.



Voici quelques lectures pour accompagner votre réflexion :

Presentation du projet de loi a l’Assemblee Nationale



Explication de texte et petite histoire dans OWNI :




… et dans Politis :


vendredi 24 février 2012

Pour ou contre les Mères Porteuses?


Mater semper certa est.

On est toujours s
ûr de la mère.
Traduit (abusivement) : "La mère est celle qui accouche".

C'est sur cet adage que se base le droit européen en matière de filiation.

Pourtant l'acte qui consiste à élever et aimer un enfant qui n'est pas issu génétiquement de ses parents (l'adoption) est une pratique ancestrale, universelle et considérée, la plupart du temps, avec bienveillance voire admiration.
 
La Gestation Pour Autrui (GPA), elle, ne jouit pas du meme statut.
 
Elle est interdite en France - légalisée dans certains pays, non règlementée dans certains autres.
 
Elle est surtout toujours l'objet de débats enflammés.
 
C'est que la GPA ainsi que la PPA (Procréation Pour Autrui - la gestatrice fait aussi don de son ovule), cristallisent à elles seules l'angoisse suscitée par les manipulations toujours plus extraordinaires de la médecine moderne, par la crainte de la mercantilisation sans limite (ici de l'utérus) et la peur de rendre courante la pratique de l'abandon d'enfant.
 
Peut-on porter un enfant puis le donner sans que ce soit une blessure et pour la femme qui en accouche et pour l'enfant?
Quid des échanges intra-utérins, des sentiments qui se construisent?

La GPA, techniquement, c'est un contrat entre une femme qui poursuit une grossesse et des parents intentionnels qui récupèrent un bébé à la fin du processus.

Dans tous les cas, règlementés ou non, la gestatrice a le droit de décider de garder l'enfant.
Que se passe-t-il quand la gestatrice se rétracte? N'a-t-elle pas été d
ûment payée (les parents, selon les pays, supportent les frais de la grossesse "de manière raisonnable" ou bien rémunèrent la gestatrice pour le service)? Elle doit donc rendre l'argent ou bien l'enfant (on voit bien là le risque de marchandage du corps de la femme et de l'enfant).

Et que se passe-t-il au contraire si les parents intentionnels divorcent? Changent d'avis? Meurent?

Et en cas de non-respect du "contrat": la mère porteuse accouche d'un enfant handicapé...Ce n'était pas prévu dans le contrat ça! A qui la faute? Le génome des parents? Le comportement de la gestatrice?
 
On voit bien à quel point faire un enfant à 3 (et m
ême à 5 dans le cas ou il y a des parents intentionnels, une gestatrice, et deux donneurs de gamètes) est compliqué.

Compliqué mais pas impossible. Et même très bien géré, comme en Grande-Bretagne par exemple.
 
Pourquoi en France, la prostitution n'est pas interdite mais la GPA l'est? On notera cette formule amusante : "en France on peut louer son vagin mais pas on utérus".
 
Surtout pourquoi toutes les autres formes d'Assistance Médicale à la Procréation (AMP) sont non seulement permises en France mais sponsorisées par l'Etat et donc le contribuable?
Il semble quand m
ême très injuste que l'on permette à une femme de 43 ans - qui a tardé à se décider - d'avoir recours à la FIV (Fécondation In Vitro), le tout, encadré et gratuitement, mais que l'on interdise à une femme de 25 ans dépourvue d'utérus de devenir mère un jour.

Existe-t-il un Droit à la Procréation? L'Etat en est-il garant?

Julie