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Un petit groupe d'expatriés français à Londres qui discutent, échangent, débatent une fois par mois sur des sujets socio-econonomico-culturo-politico-intellectuels. Les débats du club COGITO se veulent ouverts, amicaux, sincères, et animés.

mercredi 23 février 2011

Pour ou contre la legalisation de l'euthanasie

Legaliser l’euthanasie se fonde sur l’idee selon laquelle nul ne peut etre insensible a l’agonie de l’autre et qu’il est des cas ou il faut abreger la souffrance...

Ceci est-il bien vrai?
Y a-t-il des cas ou la vie ne doit pas etre maintenue coute que coute?
Si les volontaires au suicide ou au suicide assisté avait d’autres options choisiraient-ils la mort?
La volonté de mourir est toujours contrainte par la volonté de ne plus souffrir et non pas par celle de ne plus vivre...
La liberté c’est au moins avoir deux options devant soi, lorsque l’on en entrevoit qu’une seule, on n’est plus libre, on est contraint. On peut donc se demander si la liberté de mourir en est une et donc s’il est bien serieux de vouloir la défendre!
C’est en tous cas le point de vue de nombreux philosophes, representants religieux mais aussi celui de medecins accompagnants les personnes en fin de vie qui realisent qu’en ajoutant un peu de presence, d’estime de soi et d’amitié les clients a l’euthanasie se ravisent...

Mais la réalité est aussi parfois un peu plus cruelle. Il est vrai que conforté par des histoires comme celle de Vincent Humbert, on se dit que la loi doit permettre a une mere d’aider a mourir son enfant suppliant sans devoir faire front a un procès en plus d’un deuil.
Et aux opposants de l’euthanasie qui y voient le spectre de la “pente glissante”- ou l’on va un peu vite en besogne pour des raisons qui peuvent etre autrement plus cartesiennes que la simple compassion... - on peut retorquer que cet argument-la on le connait.
Brandi mille fois par les pourfendeurs de la legalisation de l’avortement! Or il est demontré que les femmes n’abusent pas du droit d’avorter.
Peut-etre le moment est-il venu ou la medecine doit acceptee que la mort est l’affaire de celui qui meurt. Et que finalement l’euthanasie consiste juste a rendre egaux tous les hommes devant le droit a se suicider...(si on resume l’euthanasie a l’aide apportee a celui qui veut mourir mais qui ne peut techniquement pas le faire seul).

Ceci etant dit, criminaliser l’euthanasiant, c’est aussi le rendre responsable de son acte...

La legislation francaise, a travers la loi Leonetti, permet déjà d’abreger ou de soulager les souffrances tout en laissant mourir (et non pas en faisant mourir. La nuance est la).

Ne vaut-il mieux pas laisser les familles et les medecins face a eux-memes, dans des cas qui seront forcement tous differents et infiniment complexes, et laisser l’acte d’euthanasie etre un acte exceptionnel ou la jurisprudence s’appliquera et levera les potentielles condamnations quand cet acte s’averait ineluctable?

Julie