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Un petit groupe d'expatriés français à Londres qui discutent, échangent, débatent une fois par mois sur des sujets socio-econonomico-culturo-politico-intellectuels. Les débats du club COGITO se veulent ouverts, amicaux, sincères, et animés.

lundi 11 octobre 2010

Doit-on dissocier l'oeuvre de l'artiste ?


Il y a quelques jours Bertrand Cantat remontait sur scene, et on se demandait si s’en réjouir était bien tolérable.
Versailles invite Takashi Murakami, et on se demande si c’est une exposition d’oeuvres d’art que l’on accueille ou la star-businessman touche-a-tout.
Le débat Cogito du mois de Novembre:
Est-ce que la vie du créateur – ou du moins ce que l’on en sait – est indissociable de sa création ou bien au contraire est-ce que le spéctateur doit (peut?) évaluer et apprécier une oeuvre sans tenir compte de qui l'a produite?

La réponse réside a la fois dans l’analyse de la fonction de l’oeuvre d’art (si tant est qu’elle en ait une) et dans la compréhension de la démarche créative.

Avant-propos:

 Je n’ai pas les accents sur mon clavier, desolee…

Rentrons dans le sujet: j’ai decide ici de preparer la defense du OUI (on doit dissocier l’oeuvre de l’artiste…).

Le debat a une dimension philosophique et une dimension morale.
Je fais le choix de me concentrer sur les elements qui nous permettent de repondre a la question d’actualite citee dans l’introduction.

Mais libre a vous de me completer!

I.       De quoi parle-t-on?



C’est questionner l’oeuvre sans l’artiste et l’oeuvre avec l’artiste.


Si on se pose cette question c’est parce qu’il semblerait que la connaissance de la nature, de la vie, des actes, bref de l’histoire de l’auteur nous eclaire sur son oeuvre ou nous en donne une autre dimension.

Finalement, il s’agit de decupler ou a l’inverse de devaloriser la richesse sensible d’une oeuvre.

Bref de l’admirer encore plus, ou bien de la censurer…


Definssons…

Et une oeuvre, c’est quoi?

Un objet de pensee perceptible par les sens.

Voici les axes de reflexion que je propose:

II. EST-IL NECESSAIRE DE CONNAITRE L’ARTISTE POUR APPRECIER SON OEUVRE?


Par quels mecanismes evalue-t-on une oeuvre?

 
III.   DOIS-JE IGNORER L'IMMORALITE DE L'ARTISTE?



1.    L'ART COMME EXUTOIRE.


2.    LA PERVERSITE EST-ELLE CONTAGIEUSE?

3.    LA FONCTION DE L'ART: RENDRE L'HOMME HUMAIN (l'artiste et le spectateur!!)





Liens
Bertrand Cantat: la culpabilite d’etre fan:

L’immoral dans l’art: contagion ou exorcisme?
http://pa-in.facebook.com/topic.php?uid=51321266773&topic=10829

Faut-il etre cultive pour comprendre l’art?

L’Oeuvre d’Art

5 commentaires:

  1. Eléments de réponses

    Le spectateur doit-il connaitre l’artiste pour pouvoir apprécier une œuvre ? L’appréciation, le jugement, passent par la compréhension selon moi. Peut-être utilise-je trop mon cortex et pas assez mon affect, mais je ne pense pas que l’on puisse apprécier une œuvre d’art sans connaitre l’artiste, sans comprendre le contexte, sans avoir été introduit à son univers. En particulier pour l’art contemporain, non figuratif, ou abstrait. Je reste toujours sceptique aux chocs esthétiques et à l’émotion brute.

    Peut-on apprécier l’artiste sans apprécier l’homme ? C’est une évidence pour moi. Etre sensible à la création, au génie d’un artiste n’implique pas d’adhérer à ses idées, à sa vie, ou à ce qu’il fait par ailleurs. La création est un moment, un éclair, une souffrance, qui parfois échappe à l’artiste lui même. Combien d’artiste de génie sont des êtres pour le moins compliqués (pour rester gentil). Dali, Céline, ou Brassens sont pour moi des génies dont les idées ou le caractère ne sont pas vraiment en phase avec ma vision du monde et des hommes.

    L’Art doit-il être moral ? La, je répondrais par l’affirmatif, même si le débat risque d’être compliqué. Si l’on accepte une distance entre l’artiste et sa création, il n’en reste pas moins que l’œuvre n’est pas amoral et l’artiste pas irresponsable. Art et Morale sont indissociables. Peut-être même sont-ils synonymes ?

    Tristan

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  2. J'accepte partiellement ton premier point.
    Oui la raison a sa part a jouer dans l'evaluation et l'appreciation (dans le sens "aimer") d'une oeuvre.

    Mais la comprehension n'est qu'une infime partie du processus.
    Il y a combien d'oeuvres que tu aimes et dont tu ne sauras pas me citer le nom de l'artiste?

    Et il y a combien d'artistes qui eux-memes sont incapables d'expliquer leur demarche creative?
    Sans parler de ceux qui rejettent le concept de comprehension en bloc a la faveur de "l'art automatique" (tres present chez les surrealistes) ou de "l'art brut" (les oeuvres d'artistes handicapes par exemple).

    Quant a l'art abstrait...Ahhh l'art abstrait.
    Je ne crois pas du tout qu'il faille le comprendre pour l'aimer!
    D'abord, l'art moderne est ne exactement de l'idee selon laquelle l'Art devait cesse d'etre pretentieux et devenir accessible a tout le monde. L'Art Moderne (abstrait ou pas) c'est l'art democratique!

    Tu te demandes comment aimer la selle de velo de Picasso sans comprendre sa demarche?
    Voici la reponse de Picasso: mettons donc un peu de peosie dans notre quotidien!
    C'est aussi simple que cela!

    Je suis en accord total avec ton deuxieme point.

    Mais sur le troisieme en revanche...
    L'Art doit-il etre moral?

    Classiquement l’Art ne doit pas avoir d’utilite (entendons par la que l’oeuvre n’a pas d’autre fonction que d’etre elle-meme).

    L'Art ne doit donc etre rien du tout.

    L'Art est.

    Et il est quoi?
    Il est le miroir de l'humanite et donc de l'imperfection humaine (= de l'immoralite de l'Homme) mais en plus, il joue un role manifeste dans l'evolution de la Morale en la redefinissant sans cesse!
    Tu vas me dire que la morale est intemporelle et universelle?
    Je fais plutot reference a ce qui est moralement acceptable ou non: il y a 100 ans un Noir avec un Blanche c'etait moralement inacceptable!
    Il y a des Arts (la musique, la danse, le cinema) qui ont contribue a transformer cette verite la!

    L'Art est bien souvent immoral (ce qui est tres different de l'Artiste immoral, et qui est en fait notre sujet, si je puis me permettre) parce que l'Art est une necessite d'Artiste, et pas de spectateur!!!
    J'entends par la que l'Artiste chante, peint, danse, parce que sinon il meurt!
    Pas pour faire plaisir au spectateur ou pour etre l'etendard d'une pensee ou d'une verite universelle.
    L'Art est un exutoire pour l'Artiste.
    Si le spectateur, qui passe par la, aime, tant mieux.

    Ju

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  3. Un exemple d'actualite:

    http://www.lemonde.fr/culture/article/2010/10/25/paul-gauguin-homme-douteux-peintre-enchanteur_1430893_3246.html

    Ju

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  4. Lectures et avis

    http://art-contemporain.eu.org/base/chronologie/115.html

    "D'où l'art moderne peut-il tirer cette impunité qui le met à l'écart du jugement, le délivre de l'obligation d'être utile, le soustrait au devoir de rendre des comptes à la communauté?

    L'artiste serait-il l'homme qui ne répond de rien? Cette impunité est liée au privilège accordé depuis un siècle a l'avant-garde censée incarner le progrès et la révolution.

    Au moment où s'épuise, avec la notion même d'avant-garde, la créativité qui était supposée lui etre liée, les artistes revendiquent le double avantage d'incarner l'insoumission aux pouvoirs publics tout en se faisant largement subventionner par eux."

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    Si l'art moderne a démocratisé l'art, il ne doit pas pour autant sombrer dans l'égalitarisme. La création est souvent une souffrance, mais pas un hasard, ni un facilité. L'artiste de peut pas se dissocier de son oeuvre, sans quoi son oeuvre n'est que le fruit des ses instincts. Hors l'essence de l'art est peut-etre de justement dépasser ses instincts afin d'arriver a la création volontariste de l'artiste. Je ne crois pas qu'il y ait création sans volonté de créer. Mais la volonté seule (ou le besoin meme souvent invoqué par les artiste) ne suffit pas a fabriquer de l'art. Ce serait trop facile et au passage presque insultant pour les véritables génies.

    Tristan

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  5. Le Beau

    Voici deux définitions du "beau" tirées de Wikipedia. Afin d'illustrer mes propos d'hier, je pense qu'il s'agit de deux cincpets différents mais pas nécessairement opposés. La premiere est la définition classique du beau que je qualifiais de "beau avec un petit b". La deuxieme est la définition Kantienne auquelle je faisais référence sous le terme de "Beau avec un grand B". Le (2) est en mieux dit ce que j'essayais maladroitement d'exprimer hier. En clair je suis d'accord avec Kant: "tout jugement de goût a une prétention à l’universalité". Sans etre un argument pour convaincre, c'en est un pour respécter ce point de vue.

    1) Le beau est communément défini comme la caractéristique d'une chose qui au travers d'une expérience sensorielle (perception) procure une sensation de plaisir ou un sentiment de satisfaction ; en ce sens, la beauté provient par exemple de manifestations telles que la forme, l'aspect visuel, le mouvement, le son.

    2) Kant, dans la Critique de la faculté de juger (1790), dissocie vigoureusement l'idée de beauté et la sensation de plaisir. Pour Kant, la beauté est une « satisfaction désintéressée », aucun intérêt pour l'existence de l'œuvre ne doit rentrer en compte dans le jugement de goût. De plus il souligne qu’il y a dans tout jugement de goût une prétention à l’universalité. Elle n’est simplement pas démontrable : « Est beau ce qui plaît universellement sans concept. »

    Tristan

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