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Un petit groupe d'expatriés français à Londres qui discutent, échangent, débatent une fois par mois sur des sujets socio-econonomico-culturo-politico-intellectuels. Les débats du club COGITO se veulent ouverts, amicaux, sincères, et animés.

lundi 31 janvier 2011

Wikileaks : faut-il tout savoir en démocratie ?

Je pense qu’il faut savoir le maximum de choses en démocratie et ceci pour 2 raisons : le contrôle et la responsabilisation. 

La démocratie est un système politique dans lequel le peuple ( Démos ) exerce le pouvoir ( Kràtos ). Cet exercice du pouvoir se fait via l’élection de représentants chargés de conduire une politique avec laquelle le peuple est d’accord. 

Seul l’accès à un maximum d’informations, non censurées, permet au peuple de contrôler que ses représentants font bien ce pourquoi ils été élus. Le cas échéant, le peuple a le pouvoir de sanctionner, via le vote, la conduite de ces mêmes élus.
Prenons un exemple : en 2008, grâce à Wikileaks le monde ( et même certains politiques d'ailleurs )  a pu savoir ce qu’impliquait l’ACTA ( Anti-Counterfeiting Trade Agreement ). Accord international nous engageant sans que nous ayons, nous, peuple, notre mot à dire car négocié secrètement par nos gouvernements. Grace à cette fuite, le peuple a pu connaitre le comportement caché de certains de ses élus et a pu décider si ce comportement était en adéquation avec le programme pour lequel il avait voté.

La deuxième raison c’est la responsabilisation du peuple, car à partir du moment où celui-ci choisi une politique et sait ce qui se passe réellement, il est responsable des conséquences de son vote. 

Voila les raison pour lesquelles je suis pour Wikileaks et je pense, de plus, qu'il ne doit pas y avoir de filtrage de la part de gens qui seraient autorisés par eux-mêmes à choisir ce qu'on doit savoir.

4 commentaires:

  1. Premièrement, Wikileaks n’est qu’un amas d’informations sans analyse, sans contexte, et sans grand intérêt si ce n’est pour assouvir une forme de voyeurisme, de besoin de transparence extrême injustifiée. On compare souvent Wikileaks au scandale du Watergate. C’est faire peu de cas du réel travail d’investigation des journalistes du Washington Post qui ont passés des mois à chercher, analyser, vérifier, pour sortir un scoop.

    Deuxièmement, je ne pense pas que tout doit être su en démocratie. Non le peuple n’a pas le Droit de savoir tout sur tout. Le secret-défense est indispensable. Le devoir de réserve en politique est nécessaire. Le secret de l’instruction en justice est capital. Le secret médical me parait sain. Les relations internationales en particulier sont compliquées et sujettes aux humeurs des hommes qui les font. De la même façon que toutes les vérités ne sont pas bonne a dire dans les relations sociales de tout un chacun, un gouvernement se doit a bien des égards d’avoir une retenue, une dignité, une intelligence, en résumé, une diplomatie. Wikileaks, ou comment tuer des années d’efforts diplomatiques !

    Enfin, on entend à tord et a travers la rengaine sur la démocratie (comme sur les droit de l’homme d’ailleurs) qui autorise tout et n’importe quoi. Pour commencer, la démocratie n’est pas la somme des intérêts particuliers qui, on espère, formeront un bien général. Elle est plutôt un mode de sélection, par le peuple, d’élus en charge de la marche d’une nation pour le bien général. Si ces élus décident de ne pas condamner ouvertement le régime iranien mais de rester mesuré dans les commentaires, de ne pas communiquer sur les risques de pandémie de la grippe, ou de ne pas annoncer au monde les orientations stratégiques de notre recherche militaire, cela ne me choque pas, bien au contraire. Et que Wikileaks réussisse a illégalement obtenir ces informations pour les déverser sur internet ne me semble être ni une preuve de courage, ni constructif.

    Tristan

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  2. Bruno, Tristan,

    ce n'est pas qu'une question de democratie (ceci dit moi membre du demos, je n'ai pas vraiment l'impression d'exercer mon Kratos en allant voter le dimanche, mais ca c'est un autre debat Cogito), Wikileaks semble toucher chez nous le petit homme. l'enfant, celui a qui on ne dit pas tout, de peur qu'il ne comprenne pas, qu'il fasse des cauchemars. Wikileaks semble chatouiller cette frustration du "petit"..."on ne peut pas lui dire, il est trop petit".

    La chanson disait deja dans les annees 70: "on nous cache tout, on nous dit rien".

    Et la PAF!! Enfin !!!! 40 ans apres la chanson, , Wikileaks me dit vraiment les choses telles qu'elles sont: blanches, noires, vertes, grises. Wikileaks me traite en adulte. Je suis un adulte!!!

    Je devrais etre comble. Mais le suis-je vraiment? Wikileaks, ce sont 76,000 cables en vrac sur un site. Les seules "revelations" que j'en ai eu sont les fils selectionnes par les sites de journaux (Daily Telegraph, Figaro etc...). Et qu'ai-je decouvert au fond? Pas grand chose? Que la diplomatie c'est dire oui pour dire peut-etre, qu'un peut-etre est assurement un non, et qu'un non est carrement un soufflet.

    Ce n'est pas grace a Wikileaks qu'on saura que si l'on ne condamne pas Kaddhafi, c'est peut-etre parce que lui refourguer du materiel militaire et donc sauver les 2,367 emplois de l'usine de missiles Neung sur Beuvron. Pourquoi les seules oranges disponibles en France sont-elles de Jaffa?

    Oui le secret est bon, oui il est necessaire. Et ce n'est pas l'agenda perso d'Assange qui changera ca.

    Nico

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  3. je confirme il n'est pas 14:37!! Tristan, tu as heberge ton blog en Alaska?

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  4. Cf article du Figaro sur l'ex-no2 de Wikileaks qui sort un livre et qui n'st pas d'accord avec la tournure de Wikileaks ni l'approche de Julian Assange. Il lance donc un site concurrent qu'il veut etre "une instance neutre". Je croyais que Wikileaks revendiqait justement ce statut !

    Il est interessant de noter les divisions au sein meme du mouvement et surtout que la definition de l'information objective semble etre tres .... subjective finalement !

    On en revient au debat de savoir si le journalisme objectif existe. Je pense que non ! Loin d'etre un probleme, je m'en rejouis. Ce qui m'interesse dans le journalisme, c'est l'information, la facon dont elle est traité, mais aussi la lecture qui est proposée. De toute facon, le trois sont indissociables. Le journalisme se doit d'etre honnete et documenté, mais en aucun cas objectif.

    Tristan

    Le lien direct :
    http://www.lefigaro.fr/international/2011/02/10/01003-20110210ARTFIG00452-les-confessions-d-un-repenti-de-wikileaks.php

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